C'était un poète...
Le destin tragique du poète André Chénier et de sa famille
emportés par les tragiques bouleversementsde la Révolution française...
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André de Chénier (dit André Chénier), comme la plupart des nobles, se plaisait à enlever la particule de son nom pour faire "peuple"....
C'est ainsi qu'il fut tout naturellement séduit par l'idéal révolutionnaire, à ses débuts...
Mais il ne put s'empêcher d'exprimer très vite des conseils de modération, constatant la tournure prise par les événements :
Contenez dans son lit cette orageuse mer...
Peuple, ne croyons pas que tout nous soit permis...
Chassé, ainsi que d'autres nobles, d'une salle de concert, il doit se rendre à pied pour récupérer sa voiture ; il ne voit au dehors
Rien que des faces de haine et de bêtise
Peu après, il dénoncera
Un tribunal improvisé qui désignait les victimes par fournées.
Les assassins, ivres de sang, frappaient sans discernement hommes, femmes, aristocrates, prêtres ou bourgeois soupçonnés d'arrière-pensées monarchistes.
Ses écrits devenus hostiles à la Révolution finissent par le faire incarcérer. Il constate alors que
la cause était entendue. Tout ce que je dirais dorénavant se retournerait contre moi.
Son frère, Marie-Joseph, auteur dramatique à succès, siège à la Convention ; son influence a baissé au sein de l'Assemblée.
Craignant Robespierre, il ne veut pas intervenir, malgré les supplications de son père.
Il estime que le mieux est de se faire oublier.
Cette attitude rejoint celle du brave géôlier de son frère:
Tiens-toi tranquille, citoyen !
Tant que personne ne s'occupe de toi, tu ne risques rien. Mais si ta tête dépasse, couic, on te la coupe !
Son père passe outre ces sages conseils et s'adresse à Barrère, surnommé
L'histrion de la guillotine ou Janus à triple face
qui lui promet
qu'André sortira de prison dans trois jours.
Trois jours plus tard, il quittera en effet la prison.
Pour être conduit à l'échafaud.
Plus tard, on accusera Marie-Joseph Chénier d'avoir laissé exécuter son frère.
La mère d'André Chénier, après que Marie-Joseph eut voté la mort du Roi, avait déclaré :
Seule l'exécution de Louis Capet [Louis XVI] pouvait rendre la Révolution irréversible.
Il faut savoir être cruel quand le salut du pays l'exige !
Elle n'avait pas prévu que ce salut irait jusqu'à exiger de dévorer son propre fils !
Peint par Benoit Suvée