The greatest robbery

L'attaque du train postal Glasgow-Londres eut lieu le 8 août 1963.
Le butin s'éleva à 26 millions de livres sterling, ce qui constituait un record pour l'époque.
Le "hold-up du siècle" fut perpétrée par un commando d'une dizaine d'hommes, dirigés par un organisateur de génie, Ronald Biggs.
Ce dernier ne commit qu'une erreur, celle d'avoir mal choisi certains de ses complices, qui furent de ce fait tous repris l'un après l'autre, et lui-même fut arrêté en 1964 et condamné à 30 ans de prison.
Mais le trésor, lui, était à l'abri.
Le prisonnier réussit cependant l'exploit de s'évader l'année suivante, au cours d'un scenario qu'aucun auteur de roman policier n'aurait osé imaginer, et il réussit à se réfugier au Bresil, après une invraisemblable cavale, mais...en possession d'un fabuleux butin !
Là il va profiter de l'absence de traité d'extradition pour couler des jours heureux, s'amuser vigoureusement, dépenser sans compter "sa" fortune. Il épousera une star du porno de Copacabana, avec laquelle il aura un enfant, ce qui présentera l'avantage supplémentaire de lui octroyer le statut de "père d'un enfant brésilien" et de le mettre définitivement à l'abri de tout risque d'extradition futur.
Au Brésil, il deviendra une sorte de vedette locale portée aux nues par les media, et il pourra continuer à dilapider sans souci du lendemain sa part du butin, dans la plus pure tradition des pirates anglais décrits par Stevenson.
Mais tout à une fin, et lorsque sonne le 20° anniversaire de son fils Michael, faisant de lui un majeur, les journaux anglais clament que Ronnie Biggs n'est plus protégé par la loi brésilienne et que des policiers de Scotland yard sont déjà sur place pour l'appréhender - mais sans succès évidemment.

C'est en mai 2001 que les téléspectateurs britanniques médusés eurent la surprise de voir apparaître sur leur écran le visage souriant de Biggs qui les narguait une fois de plus en déclarant:
"L'Etat Britannique me recherche pour me mettre en prison ? Cela me convient tout-à-fait. Car figurez-vous que jusqu'à présent je me suis bien amusé, j'ai bien mangé, bien bu, j'ai profité allègrement de tous les plaisirs que la vie confère à un homme riche.
Mais maintenant je n'ai plus rien, je suis ruiné, je n'ai plus de quoi me nourir, je suis vieux, fatigué et malade, alors comprenez que que ça me convient parfaitement d'être nourri, logé, soigné gratuitement dans un établissement de sa Gracieuse Majesté, aux frais du contribuable britannique."
Et de fait il mit ses actes en cohérence avec ses dires, puisqu'il se livra spontanémént, rentrant "au pays" en mai 2001, après 36 ans de cavale, pour y bénéficier d'un traitement médical approprié et gratuit "derrière les barreaux" .
Le retour fut même financé par le tabloid The Sun qui versa 20 000 livres pour organiser le transfert à bord d'un luxueux jet privé.
Il était attendu à sa descente d'avion par des policiers, qui purent constater qu'il était en partie paralysé, après avoir subi 3 attaques cérébrales.
L'insolent personnage n'exprima jamais le moindre regret pour ses actes, jugeant injuste d'être condamné pour ce qu'il avait fait, clamant que:
"Nous avons juste volé un peu d'argent, juste un peu plus que certaines personnes qui donnent des leçons de morale à la télé" - il est vrai qu'il aurait même pu ajouter "et qui sont régulièrement et constamment élues et réélues".
Mais il fut quand même libéré "pour raisons de santé" le 10 août 2009. Jack Mills, le conducteur du train postal, moralement brisé et mort prématurément d'un cancer, ne s'était lui jamais remis du hold-up.
Quant à Veronica, l' ancienne actrice porno qu'épousa l'ancien menuisier devenu gangster, elle se reconvertit et finit sa carrière en travaillant...dans un bureau de poste londonien.

Le site de la mémoire européenne