La Croix du Sud

Pour celui ... qui s'en va !!


Quand un grand cap-hornier s'apprêtait à quitter le port de Valparaiso pour un voyage peut-être sans retour, que faisaient les équipages des autres voiliers de la rade ?

Dès qu'un navire avait été chargé jusqu'à noyer ses marques, ce qui était de règle, il hissait son signal de partance :

La Croix du Sud

En fait, une Croix du Sud en bois,
qu'on garnissait de fanaux si l'appareillage avait lieu de nuit - c'était le vent qui décidait.
Alors, à bord de tous les navires, les hommes brandissaient des torches jusque sur les vergues de cacatois et sur la rade , toute la flotte au mouillage battait la chamade à coups de sabots dans les chaudrons, en branlant les 100 cloches de bronze pour soutenir les hurrahs des matelots et les souhaits de bon voyage

Farewell

envoyés en français, en allemand, en anglais, en italien, en espagnol, en grec, en croate, en danois...

à celui qui s'en allait !

Qui s'en allait...peut-être pour son dernier voyage ...


Mais peut-être, après avoir relevé Tristan da Cunha, ils se reverraient un jour...
une chope de bière à la main, pour entonner :


In Hamburg, an der Elbe !


Heureux de s'en être sortis !


Et Farewell, c'est le cap sud du Groenland, le dernier point de terre que voyaient les marins des grands terre-neuvas qui quittaient l'Amerique, en route pour l'Europe !
Une Europe que tant d'eux ne devaient jamais revoir...

Priez pour eux ! Vous y aviez peut-être un ancêtre...